La toute première bibliothèque de France entièrement dédiée à la littérature jeunesse a été financée par les Américains — mais oui ! — à la fin de la Première Guerre mondiale. Nos alliés ont ainsi contribué à remettre debout la France dévastée par quatre années de guerre. L’Heure Joyeuse, inaugurée le 12 novembre 1924, vient de fêter ses 100 ans. À cette occasion, une exposition intitulée « À quoi bon lire » créée par le Fonds patrimonial de l’Heure Joyeuse retrace cette aventure hors du commun qui a façonné la lecture publique pour les enfants jusqu’à aujourd’hui. Il reste quelques semaines encore pour la visiter.
Le projet particulièrement novateur à l’époque a essaimé tout au long du siècle. Quasiment toutes les bibliothèques aujourd’hui ont une section jeunesse : lumineuse, colorée, mobilier à hauteur d’enfants ! L’exposition retrace l’histoire de la création de cette bibliothèque en 1924 à Paris et montre comment au fil du siècle, elle a essaimé partout en France.
L’enjeu d’un tel projet porté à l’époque par les Américains : la démocratie, la démocratie, la démocratie ! Avec un titre volontairement provocateur « À quoi bon lire », l’exposition rappelle que la lecture ouvre l’esprit et l’intelligence de tout être. Et, forcément, elle crée des espaces de liberté et de discernement, de capacité à faire des choix, ce qui est le propre d’une démocratie.
L'interview d'Hélène Valotteau, commissaire de l’exposition
L’enjeu d’un tel projet porté à l’époque par les Américains : la démocratie, la démocratie, la démocratie ! Avec un titre volontairement provocateur « À quoi bon lire », l’exposition rappelle que la lecture ouvre l’esprit et l’intelligence de tout être. Et, forcément, elle crée des espaces de liberté et de discernement, de capacité à faire des choix, ce qui est le propre d’une démocratie.
L’idée novatrice de cette première bibliothèque pour enfant est de proposer un cadre adapté aux plus jeunes : un cadre où ils pourront lire, écouter des contes, participer à l’organisation de la bibliothèque, notamment avec des assemblées générales ouvertes aux plus de 12 ans, recevoir des auteurs, éveiller leur curiosité scientifique, esthétique…
Hélène Valotteau, conservatrice en chef, commissaire de l’exposition a bien voulu répondre à nos questions. Un petit régal que nous vous laissons découvrir en cliquant ici.
Toujours dans le Quartier latin
La bibliothèque l’Heure Joyeuse a été ouverte en 1924 au 3 rue Boutebrie (Paris, 5e). Elle a déménagé en 1974, il y a tout juste 50 ans, au 6 rue des Prêtres-St-Séverin, toujours dans le Quartier latin.
En 2003, le niveau de la Seine menaçant d’atteindre la hauteur de la crue centennale de 1910, la ville de Paris décide de déménager le fonds patrimonial de l’Heure Joyeuse afin qu’il ne soit pas abîmé par les eaux.
Ce fonds patrimonial est constitué d’une riche collection de 100 000 documents.
On y trouve 80 000 livres racontant l’évolution de l’édition pour la jeunesse du XVIe siècle à nos jours ; il a été créé dès le départ par les fondateurs de l’Heure Joyeuse qui considéraient qu’il était important que les enfants aient accès à cette histoire et pas seulement aux livres d’aujourd’hui.
En 2014, la ville de Paris inaugurait la Bibliothèque Françoise Sagan (Paris, 10e). C’est là que fut intégré le fonds patrimonial de l’Heure Joyeuse à qui l’on doit cette magnifique exposition.
L’exposition « À quoi bon lire » raconte l’histoire de la première bibliothèque jeunesse. Elle est visible jusqu’au 25 mars, à la Médiathèque Françoise Sagan, 8, rue Léon Schwartzenberg, 75010 Paris. Vous pouvez également la découvrir en ligne : l’exposition virtuelle, c’est ici.
Et pour vous y retrouver dans la production pléthorique de l’édition jeunesse contemporaine, échangez avec votre bibliothécaire ! Vous pouvez aussi consulter le site du Centre National de littérature pour la jeunesse à la Bibliothèque nationale de France : c’est ici.