Françoise CornilleTout récemment une de mes sœurs en humanité qui n’est pas ma sœur m’a envoyé un podcast sur la fraternité… Mais, qu’est-ce que la fraternité, me suis-je demandé ? Voici la définition qu’en donne Pierre de Rosen, énarque, ancien haut-fonctionnaire et dirigeant de grandes entreprises internationales. « La fraternité est une relation bienveillante à l’autre » énonce celui qui s’intéresse depuis plusieurs années à notre devise républicaine « liberté, égalité, fraternité ».
Le mot « bienveillance » est bien souvent galvaudé mais ici, il donne de l’intensité à cet énoncé. Cette définition tranche avec celle que j’ai trouvée par exemple dans le Petit Robert en ligne (octobre 2024) : la fraternité est le « lien existant entre personnes considérées comme membres de la famille humaine ». J’ai même consulté le Petit Littré de mon père (édition Galimard-Hachette, 1959) : la fraternité est « l’amour universel qui unit tous les membres de la famille humaine ».
Que faisons-nous de nos relations aux autres ?
Quand je lis sur le fronton de ma mairie : Liberté, Égalité, Fraternité, je ne peux m’empêcher de penser qu’on en est loin ! Comme dans les dictionnaires, l’amour universel semble avoir disparu du paysage… Parler de bienveillance, pourquoi pas ? C’est ramener la responsabilité de la fraternité à tous et à chacun. C’est se questionner sur ce que nous faisons de nos relations aux autres : en famille, au travail, dans nos loisirs ou nos engagements.
L’exode rural des années soixante a signé le début de la fin d’une société fraternelle. Récemment, le mouvement s’est amplifié avec les réseaux sociaux. Pourtant, explique Pierre de Rosen, nous avons tout à gagner à remettre au cœur de la cité, la fraternité. D’une part, elle est gratuite. D’autre part, dans un pays champion de la discorde, elle conduirait aussi à plus de compréhension et de confiance. Enfin, parce que la fraternité permet de rompre avec la solitude qui touche en France six millions de personnes !
À condition que cette fraternité ne conduise pas à des communautarismes, mais au contraire ouvre la porte à un vivre-ensemble de toutes les communautés, chacun « faisant vivre l’héritage tout en jouant l’intégration ».
Voici quelques liens si vous souhaitez approfondir :
Pierre de Rosen présente son livre paru fin 2023 aux éditions Odile Jacob, sur le site des anciens élèves de HEC. Vous trouverez l’article en cliquant ici.
Pierre de Rosen a été interviewé par Guillaume Devoud : podcast en cliquant ici.
Guillaume Devoud est le fondateur de la chaîne de podcast : Zeteo. À découvrir ici.
Un grand merci à Catherine qui nous a partagé ce podcast !
